dimanche 21 octobre 2007

Propositions d'ouvrages pour 2008

- Histoire des Chrétiens d'Orient de J.M. Billioux
- Voyage chez les Chrétiens d'Orient de Frédéric Pichon
- Pour une écologie chrétienne d'Hélène et Jean-Baptiste Bastaire
- Et si Theilhard disait vrai ... de Gustave Martelet sj.

Renseignements : Marie Denise Cuny. email md.cuny@free.fr

Groupe de lecture année 2006-2007

Nous entamons notre 3ème année de rencontres autour d’un livre religieux. Nous sommes 10 à nous réunir 5 fois par an, 5fois c’est peu et pourtant nous avons l’impression de bien nous connaître et même d’être des amis parce que lorsque l’on parle d’un livre religieux nous livrons un peu de nous- même et que la parole est authentique.
2 petites nouvelles nous ont rejoints cette année, Monique Blanchaer (StCloud) et Susan Toulemonde (Sêvres). Parmi nous 4 personnes de religion juive , 6 de religion catholique. Pas de protestant c’est dommage …Cette année nous avons fonctionné en achetant 2 à 3 fois le même livre de façon à échanger à plusieurs. Nous avons mis en circulation 7 livres dont 2 de l’année précédente : Juifs et Chrétiens le nouveau dialogue de Geneviève Comeau (une mine !) un petit livre clair et fondamental et l’Ex©lu de Trigano bien plus difficile d’accès qui a posé beaucoup d’interrogations aux personnes catholiques. Susan Toulemonde et Bernard Birkan se sont fait pédagogues et Bernard Birkan nous en a fait une synthèse explicative. Puis nous avons entrepris en double ou triple exemplaire la lecture de 2 autres livres. La bible dévoilée de Silberman et Finkelstein, 2 archéoloues juifs, doublé de la cassette des émissions télévisées sur Arte. Ce livre à la lumière des avancées archéologiques est dérangeant en remettant en cause bien des épisodes de l’histoire du peuple Hébreu cependant il a passionné notre groupe qui a su prendre une certaine hauteur en relativisant ces récentes découvertes. A lire donc même si on n’est pas d’accord en n’oubliant pas qu’il ne s’agit que d’hypothèses.
Le second livre du Ghetto au réseau le protestantisme évangélique en France et aux USA fait une synthèse des conférences organisées par Bible à Saint-Cloud l’année dernière et se présente comme un ouvrage de fond et de thèse à garder en bibliothèque. Et puis nous avons entamé trois petits livres l’un sur les caricatures religieuses de Fr. Boesphflug conférencier qui est venu nous parler ici de Moïse il y a 2 ans et un livre sur la place de la femme dans les religions . Enfin le dernier livre catholique /musulman je t’aime moi non plus d’Henri Sain t-Bon et Saad Khiari apparait comme un livre qui pose bien les problèmes. Odile et Michel Kavyrchine dans une note nous ont mis en évidence les points fondamentaux. Ces 3 derniers livres n’ayant pas terminé leur rotation sont encore proposés pour notre rentrée en même que d’autres ouvrages sur les chrétiens d’Orient et Teillard de Chardin

Groupe de lecture année 2005-2006

Nous nous sommes lancés dans l’aventure d’un groupe de lecture sans trop savoir où il nous mènerait sachant que l’objectif était d’abord d’échanger entre nous notre point de vue à propos d’un livre à caractère religieux. Nous ne savions pas que nous y trouverions autant d’intérêt et de joies de par la qualité des livres lus et l’amitié de nos échanges.

Nous étions cette année 11 inscrits (ce qui est sûrement un chiffre à ne pas dépasser), 3 de confession juive que nous avons vu trop peu dans nos réunions, 1 protestant et 7 catholiques dont une personne récemment convertie. Le principe adopté est de se réunir 5 fois dans l’année l’après-midi de 14h30 à 17h30 (ce qui semble un bon rythme à l’usage) et d’apporter un livre de son choix à caractère religieux en rapport ou non avec les conférences de l’année.. Parmi les livres mis en circulation, 2 avaient traits à la religion juive, 1 sur le dialogue chrétien–musulman, 1 protestant, les autres catholiques.

En conclusion une heureuse initiative que tous les participants souhaitent renouveler. Cependant j’insisterai sur la nécessaire présence à nos réunions de représentant de la religion juive dont l’absence a été vivement regrettée.

SAINT PAUL vu par les juifs. (exposé succinct par Bernard Birkan, 8 octobre 2007)

Si Saint Paul, né Saül de Tarse, n’est pas, particulièrement aimé des juifs, c’est, sans doute, parce qu’il incarne pour eux une rupture brutale avec la religion de ses pères. Les historiens le décrivent comme « l’architecte » d’une religion nouvelle, en opposition radicale et même hostile au judaïsme.

En dehors des points essentiels de confrontation théologique entre judaïsme et christianisme : l’Unicité de Dieu, l’idée du sacrifice expiatoire du Fils, celle de la grâce ou du salut offerts exclusivement aux chrétiens, on doit considérer également la manière dont ces deux religions ont évolué au cours des siècles qui suivirent les évènements de Palestine en l’an 30.
Ce ne fut pas une attitude de respect mutuel, si bien incarnée au XXème siècle par le cardinal Jean-Marie (Aaron) Lustiger ou le prêtre orthodoxe russe Alexandre Men mais, hélas, une attitude souvent agressive envers le judaïsme comme celle de Saint Paul. (Et, bien sûr, une réaction également brutale de la partie adverse).

Shmuel Trigano dans «L’E(xc)lu», p.26 cite Saint Paul : « Les Juifs ont tué le Seigneur Jésus et les prophètes, ils nous ont persécutés, ils ne plaisent pas à Dieu et sont ennemis de tous les hommes(1 Th 2,15) » …. «La colère est tombée sur eux définitivement » (16).
Trigano conclut ainsi son introduction : Avec Paul débute un nouveau type de discours, très différent à la fois du Tanakh, la Bible juive, bien évidemment, mais aussi des Evangiles, un discours marqué par la volonté de convaincre, la polémique, l‘argumentation. On peut qualifier ce discours d’«idéologique» dans le sens où il n’est pas une énonciation – ou en l’occurrence – une annonciation – mais une construction (utilitariste) visant une finalité : démontrer la vérité du Christ par différents moyens….

Le rabbin Isaac-Marc Choucroun (1915-1952) dans son étude «Le judaïsme a raison de refuser le christianisme» Editions de la Fondation Séfer 1955, précise
A la Thora (Mot hébreu habituellement traduit par Loi, mais signifiant plus exactement enseignement), gage de vie et de salut, comme l’avait enseigné Jésus (Matthieu XIX,17), Paul substitua une idée nouvelle : la foi primant tout, la foi supérieure à la loi et aux bonnes œuvres, (Romains IX, 10-33). Désormais il fallait «croire au Seigneur Jésus-Christ » (Actes XVI,31), «croire que le fils de Dieu était ressuscité, après avoir offert sa vie en sacrifice expiatoire pour le péché des hommes» (Romains IV, 23-25).

Saint Paul était, faut-il le rappeler, citoyen romain et, en confirmant à la suite des Evangiles l’innocence totale de Ponce Pilate dans la condamnation à mort de Jésus, il accablait particulièrement les juifs. Cette injuste malédiction (Le pouvoir en Palestine appartenait en réalité à Rome), allait être la source de bien des souffrances et des humiliations endurées pendant des siècles par les juifs en Europe.